Au programme :
14h – Ouverture de l’exposition et lectures collectives
16h – Présentation du livre « Dérive dans une ville créative », par D. Moineau
18h – L’occup de la friche Bouchayer, histoires et échanges
19h30 – Repas par la Cantine Sauvage
20h – Concert avec Archet Cassé
Entrée à prix libre
Plus d’infos sur http://lucse.gr
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Cet événement fait partie du cycle PRENONS LA VILLE – sans transition. Actions et discussions pour la réappropriation des espaces urbains.
Pourquoi ? Voici l’invitation :
« Depuis 2017, tous les deux ans, se tient à Grenoble la Biennale des villes en transition. Cette transition, pensée par les pouvoirs en place depuis 50 ans, explique surtout leur incapacité totale à rompre avec le système capitaliste responsable de la crise écologique en cours, car elle construit le mythe d’un changement doux, non brutal, où l’on n’aurait en quelque sorte pas à subir les conséquences douloureuses de la catastrophe.
Plutôt que de prendre acte et d’agir pour construire un autre monde, cette transition nous propose de nous installer confortablement dans le fauteuil du libéralisme, en attendant que ça se passe. Nous pensons au contraire que le monde, et encore plus la ville, s’habite, se vit, que le temps et l’espace se prennent, sans transition.
Sans transition, de quelle ville voulons nous ?
Nous pensons que la ville doit être un espace de rencontre, de création et de liberté partagées, où l’espace est utilisé collectivement, où chacun·e se sent légitime de fouler ses trottoirs et de s’y sentir en sécurité, quelque soit sa couleur de peau, son genre, son âge ou son origine sociale.
Nous voulons sortir du tout-béton en se réappropriant la terre pour construire notre autonomie alimentaire, tout en créant un lien fort entre paysan·nes et habitant·es de la ville. Enfin, nous voulons que tout le monde puisse se loger dans des conditions confortables, et globalement que tous les besoins élémentaires de la vie et de la dignité humaine soient respectés.
Nous voulons que la ville s’illumine d’espaces de gratuité, de solidarité, de vie, de fête et de joies, qui sortent dans les rues et débordent des cadres institutionnels qui les restreignent. Nous voulons construire une ville qui réponde aux besoins de ce·lle·ux qui l’habitent plutôt qu’à l’appétit des industriels et des promoteurs immobiliers. Sans transition
Nous habitons aujourd’hui une ville qui ne répond ni à nos rêves les plus fous ni aux besoins élémentaires de la vie. Se loger décemment est de plus en plus difficile pour les plus précaires d’entre nous, les places deviennent des espaces de circulation ou de commerce plutôt que de lien social, et se nourrir convenablement sans trop d’argent est quasiment impossible.
Nous habitons Grenoble, mais toutes les villes se ressemblent, standardisées pour répondre aux désirs d’attractivité, d’efficacité et de tranquillité des cadres et des entrepreneurs. Eux peuvent conduire des voitures qui ne seront pas exclues du territoire par la future Zone à Faible Émissions, eux sont fiers d’habiter la « capitale verte européenne », eux veulent acheter leur paix écologique en louant un appartement dans un éco-quartier.
Pour eux, la ville est un produit marketing, un Alpes Is(h)ere dont il faut faire la publicité pour mieux la vendre au plus offrant.
Ici, c’est Grenoble paraît-il, mais surtout, Grenoble, c’est nous. Faisons rupture Grenoble a une histoire riche d’expériences et de vie hors normes qui ne répondent pas aux délires des aménageurs urbains, que ce soit ses quartiers populaires ou la manière dont les espaces abandonnés ont souvent repris vie comme espaces artistiques ou de solidarité.
Nous voulons nous inspirer de cette histoire, trouver la force de ces luttes passées, et les inscrire dans les dynamiques nouvelles qui tentent de construire les mondes que nous voulons.
C’est avec cette vision que nous organisons, de janvier à mars, la première partie du cycle Prenons la Ville. Pendant trois week-ends, nous allons partager nos savoirs et nos connaissances, réfléchir ensemble à des imaginaires désirables, et agir concrètement, collectivement, face aux logiques marchandes, discriminantes et mortifères de la machine urbanisante.
Quand on parle d’habiter la ville, les sujets sont nombreux et entremêlés ; ces quelques moments ne suffiront pas à tout aborder. Mais il faut bien commencer quelque part. En février, nous allons parler d’Histoires des luttes urbaines à Grenoble, pour rappeler que nos actions présentes prennent racine dans les décennies de luttes urbaines qui les ont précédées, et s’en inspirent.
En avril, nous nous mobiliserons contre l’étalement des villes et la destruction de terres agricoles par les grands projets d’aménagement, pour une ville qui mette les besoins alimentaires des habitant.es au cœur de ses priorités.
Par la suite nous aimerions, entre autres, parler des luttes féministes pour se réapproprier les espaces, ou encore de la question de la surveillance dans la ville.
Nous, c’est LUCSE, « Lutte pour un Usage Collectif et Solidaire des Espaces ». Ces deux dernières années, on a tenté d’agir sur la ville, ici, à Grenoble, que ce soit avec la lutte contre le Métrocâble, la critique des institutions métropolitaines ou le soutien aux lieux collectifs et solidaires.
Dernièrement, on a pas mal douté des raisons et manières dont on construisait nos luttes, et aujourd’hui, on se dit qu’on a envie d’aller plus loin. D’une part, en essayant de mieux comprendre les processus à l’oeuvre dans la fabrique de cette ville, et qui nous révoltent : étalement, métropolisation, gentrification, violences systémiques ancrées dans le tissu urbain. D’autre part, en portant de nouvelles actions pour nous réapproprier la ville et mettre des bâtons dans les rouages de la machine urbanisante. »